Les Amis de Sainte Hélène à Douarnenez

Ste Hélène et les reliques

La découverte de la Vraie Croix

Selon les lois juives, les corps suppliciés ne pouvaient être enterrés au cimetière.

Suivant les mêmes lois, les instruments du supplice étaient enterrés auprès d'eux, car déshonorés par l'usage qu'on en faisait.

2 - Une  croix au 1er siècle : un pieu vertical, "stauros" en grec, "patibulum" en latin, bien enfoncé dans le sol..

une poutre, un madrier transversal,"xylon" en grec, "crux" en latin.

deux éléments de boix résineux, en principe mal équarris.

Le condamné portait seulement la poutre, arrivé au lieu du supplice y était attaché, puis l'emsemble emboîté sur le pieu. Méthode d'exécution empruntée aux Perses, très largement utilisée dans l'Empire Romain, conçue pour engendrer un paroxysme de souffrances. Peu à l'honneur de l'espèce humaine.

Parfois un "titulus" accroché au sommet du "patibulum" indiquait le motif de la condamnation.

 

 

Après le résurrection du Christ, le mont Golgotha devint rapidement un lieu saint pour les Chrétiens, un grand nombre d'entre eux  s'y rassemblent.

Pour contrer cette tendance et effacer tout souvenir, l'empereur Hadrien (117 - 138) fit combler l'espace compris entre le lieu du supplice et celui de la sépulture. Pour parfaire, il y fit construire deux temples, l'un dédié à Vénus à l'endroit où se dressait la Croix, le second dédié à Jupiter, à l'emplacement du Saint Sépulcre.

La mort de Jésus sur la croix restait un souvenir douloureux, la crucifixion étant considérée comme une mort déshonorante, réservée aux esclaves.

De ce fait, en ces premiers temps, le symbole de la Croix, n'apparut pas comme le signe de reconnaissance ou de ralliement des Chrétiens.

Crux commissa

 

 

 

Golgotha et sa chapelle

 

En 306, Constantin, fils de Chlore et d'Hélène  se trouve porté à la tête de l'empire romain.

En 313, ce nouvel empereur proclame un édit de tolérance à l'égard des chrétiens, l'édit de Milan.

Des projets de basiliques virent le jour, notamment en Terre Sainte, mais auparavant, il fallait  démolir les temples dédiés à Vénus et Jupiter.

Durant ces travaux, on note l'arrivée, d'Hélène, âgée de 80 ans :  elle a rang d'Augusta (impératrice), une suite importante et des moyens financiers.

Hélène, sans cesse présente sur le site, "découvrit dans une cavité l'écriteau de la Croix, avec l'inscription en Hébreu, Grec et Latin, Jésus de Nazareth, roi des Juifs", puis  les 3 croix ayant servi au supplice du Seigneur et des deux larrons. 

Macaire, patriarche de Jérusalem, eut l'inspiration de faire toucher à  une femme gravement malade les trois croix découvertes.

Ce fut la 3ème qui opéra le miracle : la guérison de la femme fut instantanée.  Authentification par les faits et début du symbole de la Croix.

Croix restée cachée, environ, de 33 à 324, bois résineux très courant en Judée,  qui  allait devenir après sa découverte par une Impératrice, le symbole de toute la Chrétienneté.

 

 

MiracleLE MIRACLE DE LA VRAIE CROIX

peinture flamande vers 1480

 

À son retour, sur Constantinople, Hélène ramena de nombreuses reliques : "3 fragments de la Vraie Croix, le motif de la condamnation, quelques épines de la couronne" ...

La plus importante partie de la Vraie Croix restant à Jérusalem, beaucoup de fidèles voulaient un "souvenir" de cette Croix.... 

 "le destin de la Vraie Croix est semblable à celui de beaucoup de reliques : découpées en plusieurs parties, fragmentées en de multiples morceaux distribués à de nombreux bénéficiaires, au point que d'innombrables reliques reposent aujourd'hui dans les églises du monde entier.

Au Moyen Age, le nombre d'église prétendant posséder des reliques de la Vraie Croix, était tel qu'il suscite des doutes croissants quant à leur authenticité.

 pourtant l'ensemble des fragments encore existants ne représente pas une quantité excessive par rapport à ce qu'aurait pu être une croix au 1e siècle"

Pour conclure ces quelques lignes sur "l'invention de la Sainte Croix", où  les faits historiques côtoient parfois la "légende dorée", on peut citer Anatole Frolow " le culte de la relique de la Vraie Croix, peut être considéré cmme l'un des mobiles qui ont contribué à modeler en surface et même en profondeur, les destinées de l'humanité ..."

ReliquaireSTAUROTHEQUE  ou boite reliquaire de la vraie Croix

artiste anonyme vers 800

Les reliques de Sainte Hélène

Elle décède à Constantinople en 329, son corps est ramené à Rome, placé dans un sarcophage de porphyre rouge dans le mausolée de Tor Pignatara, puis transféré au Vatican.

 "ce sarcophage monumental fut réalisé pour accueillir la dépouile de Ste Hélène, puis restauré et  transporté au Vatican en 1777,  placé sur 4 lions sculptés. On distingue sur la caisse des scènes militaires où des cavaliers romains soumettent des prisionniers barbares : sur le couvercle, des éros et des victoires ailées tiennent des guirlandes,  tandis que deux lions, l'un endormi, l'autre allongé, occupent les parties inclinées. La scène militaire, peu adaptée à un tombeau de femme, induit à penser que ce sarcophage était destiné à l'origne à un homme de la famille impériale, comme Constant Chlore ou, plus probablement, à Constantin lui-même"  source : musée du Vatican.

Dans la même salle, dite "en Croix grecque", le sarcophage de même matériaux et style : probablement celui de Constance une des filles de Constantin.

Que reste-t-il de la dépouille de Sainte Hélène dans ce sarcophage officiel ?

On notera que le vol des reliques, puis leur commerce ou marchandage devait connaitre son apogée entre le IXe et le XIe siècle.

La dépouille de Ste Hélène reposait alors soit dans la basilique St Piere et St Marcellin, dans le quartier de Torpignattara, soit dans les catacombes adjacentes.

"le moine Altmannus raconte que, vers 840, un de ses confères, nommé Theutgise,  de l'abbaye de Hautvillers (Marne) qui était allé en pélerinage à Rome, déroba le tronc embaumé de Ste Hélène et le rapporta à son abbaye. Les péripéties d'authentifications, furent laborieuses, Theutgise fut soumis à l'eau bouillante et s'en sortit, le corps de Ste Hélène resta à l'Abbaye de Hautvillers jusqu'à la révolution.

Les reliques purent échapper à la profanation grâce à l'intervetion de Dom Grossard, le dernier abbé de cette abbaye.

Après maints épisodes et tribulations, interventions des "dignitaires de l'Archiconfrérie royale du St Sépulcre", qui faisaient valoir que Ste Hélène éait la fondatrice de leur ordre, institué en 313, aboli par la Révolution, rétabli par Louis XVIII ...

Après constatation de l''authenticité des reliques, celles ci furent transférées en Novembre 1820 dans la crypte de l'église St Leu-St Gilles, à Paris, rue St Denys, très proche d'une ancienne église du Saint Sépulcre entièrement détruite durant la Révolution

 

Elles y sont restées depuis cette date : aujourd'hui, chaque semaine la communauté orthodoxe du patriarcat de Moscou vient célébrer la Sainte en ces lieux. Language utilisé : le Slavon.

Egalement dans cette crypte, un gisant représentant le Christ après sa crucifixion dans son sépulcre, avant la résurrection du matin de Pâques.

il vient de l'ancienne église voisine des Chevaliers du Saint Sépulcre.

Sarcophage ste Helene 1

Sarcophage aux décors militaires représenterait un défilé funèbre avec des cavaliers armés d'un long bâton. Les prisonniers de guerre étant là pour rappeler les victoires de Constantin.

 

Crypte de la madone TorpignattaraCrypte de la Madone dans les catatacombes de Torpignattara

 

Saint Helena relicsLe reliquaire de Ste Hélène dans la crypte de l'église St. Leu St. Gilles

St Leu st GillesParis - rue St Denys : l'église St Leu - St Gilles

 

P1040501la crypte : un Christ gisant